Angel Fall, L’Empreinte

La surprise est de taille. Près de dix ans après sa sélection remarquée dans le Grand Zebrock, dont le souvenir reste vif tant voir ce groupe travailler et avancer était encourageant, Angel Fall nous revient avec un disque remarquable. Totalement fait à la maison par un groupe parvenu à un stade de grande maturité et de plein accomplissement, l’Empreinte déroule 13 titres superbes marqués de la griffe qui conférait à Angel Fall une singularité sans pareille. Des années de travail plus tard, passées les étapes de remise en question, les ruptures, les doutes et tout le bazar, les y voilà : treize titres en français, en anglais, des instrumentaux raffinés, des chansons aux constructions subtiles, une instrumentation variée, des machines mais pas trop, servis par quatre solides musiciens…et le chant de Julien Dubreuil, âme du groupe, auteur-compositeur de presque tous les titres, un chant émouvant, déchirant parfois, susurré à d’autres moments. Julien possède une voix rare dans le rock français dotée d’une riche palette de couleurs et de sentiments et il interprète avec une conviction qui embarque l’auditeur et l’auditrice à chaque fois. Le registre musical fait appel à notre grande satisfaction à l’héritage imposant du prog-rock : de Pink Floyd à Queen, de Muse jusqu’à Radiohead, les filiations sont clairement assumées. Mais aucun plagiat : que du neuf, que du sincère. Ce disque qui commence à se frayer un chemin en radio, pur produit indé, est habillé d’un visuel d’un très grande finesse, qui vous convaincra d’acheter le CD, voire le vinyle programmé pour l’automne. Et de voir les clips déjà tournés ; eux aussi, raffinés. Pour une belle surprise, c’en est une. Le dernier Angel Fall est renversant.