Plus de place pour la musique ?

#EUAGENDA4MUSIC!
Comme en écho à une de nos préoccupations maintes fois affirmées « la place consacrée à la musique dans notre pays n’est pas à la mesure de la place que celle-ci occupe dans les pratiques culturelles et sociales, notamment des jeunes, ni au poids de son économie », le Conseil européen de la musique a présenté en mars dernier à Bruxelles son Agenda européen pour la musique. (version française à venir). Élabore durant plusieurs mois en concertation avec de nombreux acteurs de la vie musicale européenne (dont Zebrock), il organise un ensemble de propositions inspirées des Cinq droits fondamentaux pour la musique défendus par le Conseil mondial de la musique.
Nous nous félicitons de la publication de cet agenda dont la présentation a été faite en présence de Michel Magnier, Directeur de la Culture et de la Créativité à la Direction Générale de l’Éducation et de la Culture à la Commission européenne, pour lequel « l’agenda arrive à point nommé pour les discussions à la Commission européenne portant sur les mesures de soutien à venir dédiées à la musique ». Également présente, Helga Trüpel, Vice-présidente de la commission de la culture et de l’éducation, a évoqué l’importance de soutenir la culture au niveau européen, en affirmant que “c’est la musique en particulier qui a la capacité de toucher et d’émouvoir les gens; c’est pourquoi l’ European Agenda for Music a une telle importance. » 
On nous rétorquera non sans raison que tout cela n’engage que ceux qui y croient et que la Commission européenne s’est jusqu’à présent davantage préoccupée de libre concurrence, privatisations et de lobbying divers que de culture et de musique. Et que la traque systématique de la dépense publique laisse peu de place à des politiques publiques en faveur de la création, de l’éducation musicale et de l’épanouissement des individus. Tout cela est vrai. On pourrait même ajouter que les dérives chauvines et – il faut le dire – racistes et xénophobes, que connaissent de nombreux pays de l’Union, nous éloignent bien de ce que qu’affirment les principes de l’agenda pour la musique, où il est notamment question de compréhension, d’ouverture culturelle et d’échanges.
C’est justement pour cela que les termes de cet agenda méritent d’être popularisés, partagés voire mis en œuvre partout où c’est possible avec l’objectif de faire bouger les lignes politiques et économiques. En ce sens les enjeux démocratiques ne sont pas extérieurs au champ de la musique, qu’il soit professionnel ou amateur. Activité fondamentale de l’homme, non polluante, recyclable et durable la musique mérite qu’on se mobilise pour elle, plus d’une fois par an, y compris sur le plan politique. Sous peine de nous retrouver googlisés et amazonés.