Devenue ingénieure du son, Mell y est aux manettes et explore tessitures et ambiances avec réussite. Côté textes, ça barde: le premier disque s’ouvre sur Ton corps j’ai crié, évocation déchirée du manque, thème qui parcourt nombre des chansons suivi d’une poignée de belles chansons, Au Louvre, Snack & blues, certaines apaisées, d’autres brutales, rudes dans leur propos, toutes traversées de cette déprime désabusée, du manque tourmenté que suggère sa silhouette sur la pochette.
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Le deuxième cd, ne demande pas son reste: au splendide Au cinéma fait écho le lugubre Mon enterrement et le terrible Mort de rire, écho de la désolation qui a saisi Mell quand elle apprend à Montréal l’attentat de contre Charlie. Encore un mot sur la musique : c’est un disque de rock aiguisé, élégant et cru avec de belles guitares, des boîtes à rythmes qui fleurent bon la scène post-punk des années 80 à New York, parfois dansant, parfois mélancolique qui emporte vite ses auditeurs. Mais attention, ce n’est pas un disque déprimant : plutôt réconfortant et in fine apaisant. En se livrant, Mell se relance joliment. Une réussite éclatante. A lire: Mell une belle interview dans le n°3 d’Hexagone.
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