Mauvais penchant de Félix Jousserand

Le Diable Vauvert


Félix Jousserand traîne, depuis un moment maintenant, son énigmatique sourire sur les scènes slam, dans des performances, des ateliers et au coin des endroits mal fréquentés. Il en connaît la grammaire et n’a jamais eu peur de se pencher pour y ramasser restes et déchets, histoire de voir un peu à quoi ça ressemble c’qui traine, c’qui gît. Ce passionné des gestes médiévales, chroniqueur de la Croisade des Albigeois est aussi un des meilleurs connaisseurs de la scène rap dont il a publié une anthologie, voici deux ans. Jacter et raconter, tchatcher et jacasser, ça lui parle. Il est accessoirement bassiste et auteur de chansons en plus des ateliers du Grand Zebrock qu’il mène avec panache et talent. Alors quoi d’autre ? Eh bien, ce petit recueil, Mauvais penchant de vile allure, où s’empilent récits et fables, pas très bon-chic, bon-genre, mais plutôt bon-pied, bon-œil, avec quoi l’on se promène et l’on observe, avant de restituer. Ca cogne et ca gratte, pour sûr, mais attention, métrique au cordeau et rimes d’équerre et nous ne prendrons pas Jousserand la main dans le sac à cynisme, exercice facile prisé des faquins. Non, c’est plutôt de l’observation parfois chirurgicale des grandes et petites manies de notre époque, avec beaucoup de générosité et bien entendu une belle dose d’humour à froid, qu’il tire ce florilège de textes à lire dans le désordre, ou pas, éventuellement à entendre à la faveur des lectures que ce diable de scribe va donner dans la médiathèque Marguerite Duras de la rue de Bagnolet (75020) au fil de la résidence qu’il y conduit, sur un thème d’évidence : voyou.