K! – La femme en boîte

#chronique
La femme en boîte – La Couveuse – Differ-Ant-Believe
Une lettre seulement, pour désigner une chanteuse aux facettes multiples. Un point d’exclamation ensuite, qui fait écho à l’intensité de ses morceaux. Quand elle passe par le Grand Zebrock en 2015, K ! vient de sortir son EP « Entre mes jambes » et se consacre surtout à la scène avec un projet de spectacle de cabaret électro : le Fantastik Show. 80 dates plus tard, elle se remet à l’écriture et nous dévoile « La femme en boîte », un opus décidément bien féminin et franc dans lequel K ! rend compte de son talent pour jouer avec les mots et les sons.
La chanson qui ouvre l’album, « L’adultère », pose le décor : la narratrice liste toutes les femmes qui pourraient pousser son homme à l’adultère. Des femmes, il y en a partout. Et puis la liste devient funèbre, la chanteuse énumérant tous les cadavres de femmes cachés dans la maison : « je suis désolée, je peux pas me souvenir de toutes les filles que j’ai pu occire ». Passant de celle qui « à genoux soupire comme un toutou » à la psychopathe passionnelle, K ! nous délivre une peinture de la jalousie avec humour macabre.
K ! se définit comme conteuse de rêves électro-punk. Allant de l’érotique au poétique avec « Entre mes jambes », à des thématiques plus humoristiques comme avec le morceau « La femme en boite », ce premier opus nous dévoile une femme multiple, une femme qui ne se cache pas.
Les deux derniers morceaux assombrissent cet album teinté d’humour noir. Dans « Tu meurs ! »,  avant-dernier morceau de La femme en boite, K ! donne la voix à un cancer qui évolue dans le corps de son hôte : « Mon indéchiffrable suite ne craindra pas les rayons, je serai ton amante génétique, ta ligne d’horizon, pour toi je me ferai du mouron. » (…) « tu cours, tu cours, mais tu couves une putain de maladie d’amour » : finalement cet album c’est ça : la maladie d’amour, la passion et, par conséquent, la mort.  Le dernier titre, « Dors », invite à quitter le monde des vivants pour celui de la nuit et conclue avec apaisement ce conte d’amours intenses.