Grand Zebrock 2020, au boulot !

15 groupes, 3 soirées de concerts, 1 sélection : go !

Quinze groupes, trois soirées de concerts au Hangar à Ivry devant un public de 175 personnes qui ont bravé la pénurie de transports.

Les quinze groupes, sélectionnés en décembre par le comité de sélection du Grand Zebrock étaient invités à présenter leur projet (25 mn de set puis échange avec le jury), après avoir effectué les balances de rigueur. Salle remarquable, techniciens tout dévoués, équipe Zebrock, bien que très modeste, aux petits soins. Le jury, composé de trois des coachs de Zebrock : Françoise Fognini (prestation scénique), Véronique Perrault (chant) et Hervé Legeay (guitare, jeu) et Edgard Garcia, directeur de Zebrock est en place pour les trois jours avant de désigner les six projets qui seront le Grand Zebrock 2020.

Sélection difficile tant le niveau est élevé et les groupes aimables et super motivés. On sent que toutes et tous mettent beaucoup d’énergie et une grande créativité dans l’aboutissement d’un projet qui a besoin d’être entouré, conseillé, reformulé. Le jury ressent chaque année la même émotion à les entendre en parler, puisque le jury discute avec tous à l’issue de la prestation, et à entrevoir les ressorts intimes, la résolution sous-jacente ainsi que la grande diversité des musiques jouées et des horizons musicaux. Il y a là en général du travail humble et constant ainsi qu’une disponibilité réelle à la remise en question. Pas facile. Bref, beaucoup d’humanité dans tout ça.

La sélection 2020 est donc composée de : Louise Pressager, Laura Clauzel, Cassidy Sacré, The Darwin Expérience, Joséphe et Volutes. Après une séquence de diagnostic avec Nicolas Bigards (metteur en scène et Edgard Garcia, ils vont entrer dans le vif du sujet pour des séquences de travail avec les coaches du projet : Françoise Fognini et Benedicte Lelay (prestation scénique), Véronique Perrault (chant), Hervé Legeay, Zaf Zapha et Jean-Philippe Dary (jouage) , Felix Jousserand (textes et idées) et Sissi Kessaï, comm/développement. Sortie des ateliers le 6  juin à la Maroquinerie. Trois groupes seront les lauréats et se produiront sur la scène Zebrock de la Fête de l’Humanité en septembre 2020. Aux sessions de formation s’ajouteront des rencontres professionnelles ouvertes sur inscription à tous les groupes inscrits au Grand Zebrock. Le programme de ces sessions sera rendu public fin janvier.

 

Petit retour sur ces trois soirées :

Mardi 14 janvier

Magon : Le groupe qui tente de faire une percée sur la scène rock parisienne offre un set tendu. Entre Velvet Underground et Pixies, il sert une poignée de chansons bien ficelées.

Quiet Dan : Musique soyeuse, boisée à souhait. Ambiance americana, avec un brin de mélancolie. Belle prestation, jeu juste avec des sonorités acoustiques dignes des meilleurs de Neil Young à Fleet Foxes.

 

Louise Pressager : Un registre totalement différent, chansons minimalistes pour mélodies limpides, univers de bric à brac, images projetées, poésie. La voix qui défaille ici et là… Bref, inattendu. La salle applaudit.

Laura Clauzel : elle a tout pour impressionner. Silhouette glamour, voix puissante, inspirations berlinoises, interprétation à-la-newyorkaise et des chansons solidement bâties. Impressionnante.

Indigo Birds : le quatuor rock a une énergie audacieusement punk ! Titres rythmés, voix profonde et inspirante. Electricité, vitalité et bonne connivence avec les autres membres du groupe. Le public danse, le pari est tenu !

Mercredi 15 janvier

Thibault Eskalt : avec une grande assurance, il nous délivre d’une voix haut perchée, à-la-Christophe, des chansons inspirées de ses expériences de solitude en Islande ou dans le désert. À nul autre pareil.

Gervaise surprend et séduit par la vigueur du ton, un jeu de scène catchy et des mélodies joliment troussées. Les textes en français sont bien écrits et malicieux. Joli succès.

Cassidy Sacré : chanson américaine, entendez 100% pur americana au menu de ce set servi par un groove nonchalant, des harmonies vocales raffinées et une sincérité vite perçue par le public.

The Darwin Experience : les benjamins de la sélection séduisent avec une pop nerveuse, joliment interprétée et gavée de sincérité. Leur rock aux relents de new wave 80’s n’est pas dénué de classe.

Lux Montes : l’univers onirique de la chanteuse combiné à ses images met le public du Hangar en arrêt. Projet ambitieux, langage complexe, ce qui ne veut pas dire compliqué : travail en finesse.

Jeudi 16 janvier

Eléonore : tente de s’imposer sur le registre d’une chanson aux accents soul. La veine est inépuisable, la chanteuse en connaît les recoins. Déjà bien engagée, accompagnée et soutenue, elle fait de l’effet.

Josèphe : un crédo le rock, un groupe comme argument et dans la poche, des chansons inspirées  quoique encore inabouties ; elle se présente avec la conviction que c’est son jour. Emotion.

Pharms : les sonorités new wave /dance de ce duo sont excitantes. Des relents disco, une invitation à la danse et l’allure de ceux qui vont triompher. Il paraît que des chansons en français se préparent.

Maïtagari : de la voix avant toute chose, on le comprend dès le premier titre sous influence electro-vocale de la chanteuse qui explore de longue date les registres du chant et de l’expressivité.

Volutes : joue un rock à-la-métal-mais-pas-que, avec des textes conscients qu’il faut savoir être conscient du monde ; joue fort et bien, avec une sincérité qui fait mouche. Le groove et l’élégance en prime.