Le Défenseur des droits vient de publier, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, son rapport annuel sur « Le droit des enfants aux loisirs, au sport et à la culture ». Claire Hédon, Défenseure des droits, et Eric Delemar, Défenseur des enfants, relèvent une série de constats établis avec un grand nombre d’acteurs du terrain, notamment la parole de près de 3800 enfants touchés par l’enquête, ce qui rend compte du sérieux de la démarche. Le rapport appuie son propos sur un ensemble de fondements constitutionnels, législatifs et juridiques qui encadrent, jusqu’au plan international avec la Convention internationale des droits de l’enfant, le droit reconnu aux enfants « au repos et aux loisirs ». Ces deux termes définissent aisément ce qui garantit le développement physique, social, cognitif, émotionnel et spirituel des enfants. Les activités remplissant ces fonctions doivent se mener « en dehors de tout objectif de performance, d’efficience ou de productivité ». Il est rappelé par exemple, que le jeu, par le plaisir qu’il procure, la part d’incertitude qui le nourrit et les expérimentations qu’il suscite est une composante fondamentale de ces droits. Prenons bien le temps de réfléchir à la portée de ces affirmations souvent contredites par les dures réalités et pratiques d’un autre temps auxquelles sont soumis trop d’enfants.
L’accent est porté sur l’importances des activités culturelles et artistiques qui « offrent un éveil à la sensibilité et permettent aux enfants d’être tant spectateurs par la découverte de l’art, qu’eux-mêmes créateurs ». Le second volet du rapport s’arrête sur l’essentielle question de l’accès aux droits définis dans le premier volet. Le constat des fractures sociales est sans appel : les enfants issus de familles aisées sont bien plus nourris d’activités de loisirs, culturelles et sportives que ceux dont les familles sont en bas de l’échelle sociale. Mais les fractures sont aussi géographiques : l’accès est plus difficile dans les zones rurales ou dans les périphéries urbaines et les Quartiers classés zone prioritaire de la politique de la ville (QPV) généralement sous dotés en équipements publics. Cela permet aussi de pointer la responsabilité trop peu assumée de la puissance publique, notamment à l’école, pour justement réduire, compenser les inégalités. Par ailleurs, le rapport pointe également les efforts à produire pour que toutes et tous soient concernés, avec une attention particulière aux enfants porteurs de handicap, aux mineurs isolés, aux enfants privés de liberté…. il s’agit de « prendre en compte les singularités de chaque enfant pour permettre à tous d’exercer librement des activités ». Evidemment enfin, le rapport met en lumière le nécessaire travail à conduire contre les violences faites aux enfants, les discriminations et stéréotypes de genre ou liés à l’orientation sexuelle. Il faut tout à la fois renforcer les politiques éducatives et faire valoir le droit, donc se donner les moyens de protéger les victimes.
Le rapport se conclue sur une large palette de trente recommandations dont les destinataires sont dûment identifiés (des services de l’état à ceux des collectivités territoriales ou aux associations en passant par les maires et présidents de collectivités), mettant l’accent sur la nécessité de donner aux politiques publiques un nouvel élan et d’y consacrer (enfin !) les moyens à la mesure des nécessités et des proclamations. Inutile de dire que, lecture faite, Zebrock est confortée dans son travail de développement de propositions culturelles musicales notamment dan le champ scolaire et des loisirs et se sent partie prenante de l’effort à produire pour tenir les objectifs assignés par le rapport. Elle y trouve de solides arguments pour défendre son projet et ses engagements, dont la promotion des « 5 droits de la musique », tout à fait concomitants des axes de travail identifiés dans ce rapport du Défenseur des droits.
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