Lauréat du Grand Zebrock 2009, le duo continue son chemin d’aventures musicales au gré de l’inspiration de ses deux protagonistes.
Après un clip remarquable, Il ne faut jamais, paru en juin dernier aux accents gainsbouriens, style Anna Karénine produit par Jack White, nous avons repéré la trace de La Bestiole sur un projet original : invitée par les éditions Dargaud et l’Institut Français de Londres pour le spectacle MY BEATLEMANIA by Magali Le Huche. Le concert dessiné devrait être présenté aussi en France dans les mois à venir.
Mais c’est le nouvel album, dont la parution est imminente, qui retient notre attention et attise notre impatience. Bois & Bétons découle d’une commande autour des oeuvres de l’artiste-plasticien Benjamin Sabatier et confirme ainsi l’ancrage arty du duo. Huit titres très électriques le composent, climat chargé de sensualité, constructions sonores complexes et somptueuses, avec arrangements cuivrés pour certains, avec des accents cold wave pour d’autres. L’album sonne très British. Delphine Labey (textes, chant & percussions) et Olivier Azzano (guitares, sons et production), ont fait là un travail méticuleux et référencé. Ils signent un disque inventif et hors sentiers balisés, très agréable à entendre et passionnant à écouter. Belle alchimie : les textes sont denses, expressifs. Delphine mi fébrile mi fragile, joue habilement sur les sons et le sens pour moquer son égo bardé de solitudes (Fragile), elle est ambiguë et troublante dans Il ne faut jamais, titre impressionnant de majesté, elle est inquiétante et ironique dans Bois et bétons (Part 2) aux échos surréalistes. Olivier, quant à lui, semble accomplir la foule des désirs musicaux et sonores qui l’habitent depuis longtemps. Nous entendons mille et une des références qui ont construit le musicien qui sait ce que groover veut dire. Bois et bétons est une claque, un album qui finira culte, un truc hyper rassurant sur la scène française capable de sortir de vrais joyaux, dans une économie modeste, sans grosse machine. Mais nous espérons bien qu’il connaîtra le succès qu’il mérite et que les concerts viendront le couronner.
Crédits photo : Fanny Castaing Hyphen