Repéré en 2011 dans le Grand Zebrock, Rise, People Rise! poursuit son chemin singulier. Porté par Lucas de Geyter, son géniteur et maître à penser, batteur-chanteur au jeu protéiforme et millimétré, le projet sort petit à petit de la gangue bruitiste qui l’a vu grandir. Ce troisième EP, fragment d’un album rêvé conçu sur plusieurs années est donc sorti voici quelques semaines, présenté devant un public nombreux, oui nombreux, lors de deux sets donnés à l’International.
Adepte d’une acception « canal historique » du rock: « renverser la table, faire du bruit et bousculer les conventions » Rise, People Rise! fréquente assidument les play-list des circuits indés – ce qui permet au groupe d’être répertorié un peu partout sur la planète et de se faire des potes – et les salles de concert au public louche, mais aguerri.
Cet EP marque une incontestable avancée pour une musique toujours brutale à la première écoute, martiale souvent et en vérité riche de nuances. Le chant de Lucas a fait d’incontestables progrès et ses deux acolytes Johan Toulgoat à la guitare et Jérôme Baudouin à la basse ne donnent plus l’impression de pièces rapportées qu’ils ont traînée pendant un bout de temps et font preuve de la virtuosité nécessaire. Rise Song 2, Adieu ouShe Dances sont à cet égard de pures réussites. Une nouvelle page s’ouvre, Rise, People Rise! est à la tête d’un projet musical parfaitement cohérent, ceux qui ont aimé Hüsker Du ou les Butthole Surfers peuvent s’y fier, et les titres en français qui pointent de plus en plus souvent leur nez ne contredisent rien. Les expériences théâtrales qu’a conduites le groupe avec Ma grande histoire du Rock ‘n’ Roll et Assommons les pauvres n’y sont sans doute pas pour rien.