2005, ce que nous disions. Déjà.

Nous ne changeons pas une virgule. Mais en juin 2023, nous faisons le constat amer que les choses se sont aggravées. Oui, aggravées. Si nous sommes toujours investis avec la même détermination, avec des projets qui ont grandi, évolué et se sont améliorés, nous sentons avec les enseignants combien il est plus difficile de travailler avec des filles et garçons de collèges et lycées qui se savent méprisés par l’avenir. Ce qui rend plus éclatantes les réussites, comme celle que nous avons vécue récemment à Noisy-le-Grand avec Germinal – étonnante coïncidence – la comédie musicale crée et jouée par les élèves du collège Jacques Prévert. Malgré l’étendue terrible du désastre, malgré le désarroi dans lequel tout cela nous plonge tous, nous avons la conviction de travailler comme beaucoup d’autres au bon endroit, de taper juste avec le partage de la culture, des émotions et du savoir. Mais répétons-le, les moyens sont insuffisants pour porter les projets éducatifs à bonne hauteur et promouvoir des pratiques culturelles riches et diversifiées. Il faut créer, pérenniser des postes, embaucher des éducateurs, former, s’inscrire dans la durée et sortir les actions culturelles et éducatives des logiques précaires, voire mercantiles, où elles sont trop souvent enfermées.

Nous n’attendons aucun miracle.

Juste de la volonté.