Enfin le bout du tunnel ! Comme partout et pour tous, l’année a été éprouvante pour Zebrock. Nous en sortons toutefois avec la satisfaction du travail bien fait et une perspective assurée qui ne coulait pas de source il y a un an.
Notre bilan de saison en trois points : Travail bienfait-Perspectives assurées-Notre cap conforté
Travail bien fait
Les projets que nous portions pour cette saison ont tous été accomplis, avec des retards, des modifications certes, mais accomplis. En classe, de primaire, collège ou lycée, ils ont abouti au grand soulagement des élèves, des artistes et des enseignants : une vraie bouffée d’oxygène nous a-t-on dit. A Tremblay-en-France, la Belle Relève a mis sur scène une bonne dizaine de jeunes, filles et garçons, qui se sont frottés à leur envie de faire de la musique. Mélo ne cesse de grandir et cette année encore l’Institut Français compte sur notre plate-forme pour recenser, relayer et rendre accessible son immense programmation internationale à la faveur de la Fête de la Musique à l’international qui rayonnera le 21 juin aux quatre coins du monde. Le Grand Zebrock tient sa promesse avec la finale cette semaine dans La Bellevilloise (merci !) avec six beaux projets que nous avons vu mûrir et grandir au fil des sessions de travail dans lesquelles notre fantastique équipe de coaches s’est investie comme jamais !
Perspectives assurées
Les villes de Noisy-le-Sec et de Montreuil ont décidé d’entrer durablement dans le soutien à Zebrock avec des projets et des subventions. D’autres vont suivre. Elle spartivipent ainsi de l’ancrage territorial de Zebrock.
Notre projet Un monde de musique entame sa pérégrination en régions, avant de devenir, espérons-le, un bien commun national. Il vise à populariser, essaimer et diffuser nos outils, nos méthodes de travail et notre engagement d’action culturelle pour les musiques actuelles. Les prototypes de jeux et puzzle ainsi que la Carte du monde des musiques XXL sont prêts : le kit éducatif de Zebrock,sera bien utile dans les écoles et centres de loisirs.
Le triptyque éducation-création-transmission illustre les convictions et la démarche que nous avons éprouvées au fil des ans : les musiques actuelles et la chanson recèlent des leviers éducatifs utiles ; écouter, jouer de la musique nourrit l’émancipation de chacune et chacun ; la culture, l’art et la création nous sont indispensables, nous sommes investis pour les partager avec le plus grand nombre et l’argent public rend possible cette ambition démocratique.
Notre cap conforté
La période écoulée nous en a administré la preuve : privés de rencontres, nous nous sommes asséchés et les inégalités sociales, spatiales et culturelles pèsent plus encore là où elles sont déjà forte, dans les quartiers populaires, dans les périphéries urbaines, dans les zones rurales délaissées. La campagne de développement territorial à laquelle nous travaillons n’oublie pas ces enjeux, au contraire. Souvent assiégés de difficultés et retenus par le manque de moyens, de nombreux acteurs soit sur le terrain : nous allons modestement à leur rencontre avec des propositions qui ont fait leurs preuves. Nous avançons avec l’idée, la conviction, qu’il est temps de dépasser les vieux antagonismes : culture/jeunesse, cultures savantes/cultures populaires, cultures légitimes/cultures illégitimes. Le savoir et l’émotion, c’est pour toutes et tous, ça s’apprend, rien d’inné ou de magique. Pour y parvenir, il importe que les enfants, préados et adolescents soient entourés d’adultes bien outillés. Dans le domaine de la musique nous avons une jolie expérience à mettre en partage : nous parlons savamment de musiques populaires.
Ces questions pèsent de longue date sur les orientations municipales ou associatives des structures travaillant dans les quartiers populaires. Elles révèlent les inhibitions et intimidations culturelles à l’œuvre jusque chez les acteurs et actrices de l’éducation, qui sont, du fait de ces empêchements, souvent implicitement invités à esquiver la complexité du monde et des productions intellectuelles et culturelles. Le poids des préjugés conduit régulièrement à privilégier des approches binaires : « j’aime / j’aime pas » ou des lieux communs comme « les goûts et les couleurs ne se discutent pas ». Tout ceci peut involontairement faire le lit des lectures sectaires du réel et former un terreau favorable aux divers complotismes et radicalisations. C’est pourquoi nous sommes plus encore convaincus de la nécessité d’armer les personnels écuatifs pour conduire le débat car modifier le regard et capter l’attention demande des appuis théoriques et pratiques. Ce retour effectué sur notre propre pratique et notre expérience nous révèle que la musique est régulièrement au cœur des contradictions. Elle hante la politique de la ville : souvent convoquée pour « séduire » les jeunes sans effets satisfaisants, elle est en revanche rarement considérée comme une passionnante source de savoirs prisés des jeunes.
Fragilisée ces dernières années notamment par les baisses de subvention, Zebrock a repris de la vigueur, conforté le soutien et la confiance de ses partenaires et en a gagné de nouveaux. Fidèle à ses engagements fondateurs et à ses convictions progressistes, notre projet se renouvèle. Nous sommes d’attaque pour le porter plus haut encore. Rendez-vous au fil de l’été dans de nombreuses animations que nous conduirons dans les parcs, lycées et quartiers et surtout, ne manquons pas nos grandes retrouvailles sur la Scène Zebrock de la Fête de l’Humanité.