Private Meaning First/Alter K
Avec le printemps nous arrive le nouveau Psychotic Monks. Private meanings first, second album du quatuor parisien comporte 9 titres. Longuement réfléchi, minutieusement testé, pesé, mesuré dans une foule de concerts fiévreux et impressionnants, tant par leur intensité que par leur localisation (Les Trans, Eurosonic, Scène Zebrock/Fête de l’Humanité, Chabada etc…), il marque une étape dans leur travail. Adeptes du chaos et de l’énergie brute, nos rockers s’enfoncent plus avant et nous entraînent en territoire inconnu, au milieu d’entrelacs sonores nichés sous d’étranges futaies. On y croise les ombres portées de Pink Floyd et Sonic Youth, le spectre de Joy Division et même des cohortes d’elfes maquillées en Iggy Pop, John Kay et aussi les maquisards de Cheveu. Bref, vous le devinez : la musique des Monks a grandi, elle est pleine d’une immense culture musicale et d’une claire détermination à s’en servir pour inventer, défricher et, à l’arriver, nous offrir une « belle branlée sonore » comme le clame un fan.
L’extrême brutalité sonore de certains passages s’enchaîne quasi d’évidence avec des plages calmes, arpèges égrenés, introspection et méditation, mais ne nous y trompons pas le feu couve, la batterie roule en arrière plan et nous la devinons prête à monter à l’assaut. Guitares, batterie, voix, synthés sont à la fête tout du long et tissent l’épais matériau sonore qui rend The Psychotic Monks repérables entre mille. Insistons d’ailleurs sur les voix et la finesse du chant et des constructions vocales. L’album est ainsi fait de constructions faussement dissemblables et d’alternances du froid et du chaud, quasi hypnotique. Oui, les gars, ça cogne, ça envoie, ça captive et ça commence à rassembler du monde. Le concert à venir de la Maroquinerie s’annonce brûlant et fervent et s’ouvre sold-out (remember le Grand Zebrock 2014, kids !). Il est suivi d’une belle brochette de dates qui vont, c’est sûr, gagner au groupe de nombreux fans, belle récompense de la patience et de la prudence avec lesquelles nos favoris ont construit leur édifice. Et les chroniques commencent à fleurir dans la presse, dont Rock et Folk. Respect et salutations, Monks !