Dans quelques jours va s’ouvrir le « Grand débat national » décidé par le gouvernement sous la pression du mouvement des Gilets Jaunes, mouvement dont la vigueur dit long de l’état d’insatisfaction sociale et politique que connait le pays.
Il y a bien peu de chances qui soient abordées les questions qui tiennent à cœur à cette maison : la culture et en particulier la musique. Et pourtant nous pourrions tenir un bon moment de discussion à faire remonter doléances et propositions. Et finalement, pourquoi ne pas dire ce qui nous tient à cœur ?
En partant des actions et constats faits par Zebrock au fil des ans, nous pourrions évoquer deux domaines à nos yeux complémentaires pour des initiatives nouvelles en matière d’action culturelle : le champ de l’éducation artistique et culturelle à la chanson et aux musiques actuelles et celui du soutien aux pratiques musicales et à la jeune création.
Éducation : pour que le dessein de faire plus de place à la musique du Ministre de l’éducation nationale s’inscrive dans la durée, augmenter sensiblement les moyens consacrés au conservatoires, écoles de musique et associations pour que davantage de « dumistes » (diplôme universitaire de musicien intervenant) et des médiateurs de la musique dans les lieux musicaux soient recrutés de façon à ce que la présence de la musique dans les classes de primaire comme du secondaire sorte de l’exceptionnalité à laquelle elle est trop souvent vouée. On peut aussi avancer la nécessité de doter les établissements scolaires de lieux spécifiques et correctement équipés pour la musique, avec notamment un piano par école (la filière de la facture instrumentale y trouverait sans doute à embaucher).
Jeune scène : multiplier le nombre de lieux consacrés à la répétition, à la pratique et au concert. Ce qui là aussi demande des moyens financiers qui aujourd’hui manquent terriblement, tant les communes sont mises à mal par les politiques de réduction systématique des politiques publiques – pas le moindre des maux mis en évidence par la colère sociale en cours. Il semble à tous légitime de mettre à disposition des pratiquants des gymnases, dojo et piscines et stades. Nous estimons que la musique (comme les arts dramatiques ou visuels du reste) devrait bénéficier d’outils dans des proportions identiques.
En outre, il faut revenir sur la liquidation des emplois tremplins puis entreprendre progressivement leur suppression par l’augmentation des moyens accordés au mouvement associatif afin de créer des emplois durables avec la formation et le salaire de rigueur.
Voici quelques idées que nous allons sans doute exprimer plus fortement, puisque nous y sommes invités.
Pour finir, et pour répondre par avance à l’argument selon lequel « tout ne dépend pas des moyens financiers, on ne peut pas toujours donner plus » nous ne perdons pas de vue, ici en Seine-Saint-Denis, le terrible constat de faillite des politiques de l’État révélé par un rapport des parlementaires LREM, où l’on découvrait qu’en fait ce département où les voyants sont au rouge, est sous-doté par l’État depuis toujours. Donc, oui, tout ne dépend pas des moyens financiers, mais sans équité pas d’avancée.
Crédit Photo : Poppy Moukoukenoff – Zebrock