Le Grand Amour, premier titre de cet album, le laisse deviner, Albin de la Simone est un tendre. Albin est un des musiciens les plus accomplis de sa génération, réclamé par les plus grand/e/s. Nous imaginons d’ailleurs que sa gentillesse et sa courtoisie forment un écrin idéal au talent de ce touche à tout délicat. Avec ce cinquième album (déjà), Albin creuse le sillon d’une pop un peu voilée, comme le timbre de sa voix, très joliment orchestrée, construite sur un tempo moyen – certes nous aimerions parfois des emportements à la Divine Comedy – mais parfaitement adapté à des compositions qui se fredonnent sans effort, avec plaisir et aisance. La couleur de certains arrangements, l’étirement des parties de cordes et certaines sonorités parfument l’ensemble d’une pointe de douce nostalgie quand d’autres sont résolument de leur temps – jolis contrastes. Toutefois c’est bien la richesse des compositions et la qualité de la production qui font de ce disque une des belles parutions de ce début 2017. En ces temps médiocres, nous ne nous plaindrons pas d’un peu de beauté. L’amour, les femmes, la rupture et la mine désabusée mais croquée avec humour et autodérision peuplent les textes habiles des douze titres d’un album que les écoutes successives rendent très attachant. En fait, ce L’un de nous est remarquable.